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C’est bien sur cette volonté délibérée du constructeur Ford que se sont appuyés nos deux figures américaines de l’off road Darrel Skilton et Sue Mead, afin de participer au Dakar.
Mais qui sont-ils ? Avouons que si le Dakar connaît une telle notoriété aux États-Unis, on le doit au spectaculaire enfant terrible Robby Gordon. Mais en Europe, à part lui, les pilotes stars du monde des Bajas 500, 1 000, Parker 425 et autres Las Vegas 300 où San Felipe 250, restent des inconnus. On ne parle même pas des nombreuses catégories et “Class“ dénommées là-bas, Score, class 3 et 6 dont parfois les finesses nous échappent totalement. Si les seuls Trophy Truck importés en rallye raid FIA par des pilotes Européens tels Eric Vigouroux où le Hummer accrobate de Robby nous ont donné le goût du motorsport off road à l’américaine, on en est resté là.
Darrel Skilton fait pourtant partie de ces pilotes stars en son pays, il serait réducteur de parler de la seule Californie, patrie du monde de la compétition Baja. Venu d’Angleterre à l’âge de 10 ans, ce quadragénaire propriétaire de l’une des plus importantes concessions Jeep (2 500 vendues par an) fut durant 10 ans l’un des leaders des courses organisées dans les déserts du Sud-Ouest. Il remportera 6 fois la plus célèbre d’entre elle, la Baja 1 000, y compris dans les catégories les plus spectaculaires ou la lutte est sévère ; Score et Trophy Truck.
Mais pour Darrel, le Dakar n’est pas une épreuve nouvelle. C’est sur l’édition 2000 qu’il découvre l’Afrique ses pistes et ses déserts au volant d’un proto T1 Kia (56e au général). Sa copilote de l’époque n’est autre que la célèbre journaliste Sue Mead. Si elle est aussi une inconnue chez nous, pour nos amis américains, elle fait partie des passionnées incontournables que l’on retrouve régulièrement sur CNN et dans la presse écrite. Sa spécialisée ? L’off road (copilote sur Baja 1 000) et l’aventure (elle couvra les Camel Trophy). Elle est l’auteur de nombreux ouvrages parmis lesquels on trouve par exemple “Monster truck and Tractor“, c’est vous dire si cette Lady s’y connaît question gros moulins et chevaux vapeur !
Si certains ne se souviennent pas des débuts de Darrel sur le Dakar, ils se souviennent certainement de son retour en tant que copilote de Robby Gordon en 2006 lorsqu’il déboula avec son Hummer (les pare chocs arrière de quelques concurrents s’en souviennent !). En 2006, on le retrouve aux commandes d’un plus placide T4 d’assistance rapide, mais suite à l’annulation de l’épreuve en 2008 et un accident en 2009 lors d’une Baja, Darrel se calme durant 2 ans.
C’est lorsque son amie Sue qui souhaite fêter dignement ses 60 ans d’une vie d’aventures lui propose un nouveau Dakar que Darrel cède à l’appel de la compétition et prend les commandes de cette nouvelle préparation Raptor “Dakar“; Une première.
Pas question avec cette icône de l’Amérique rurale qui illustre toujours selon la brochure publicitaire… L’esprit de l’Ouest… De céder aux habituelles préparations sur base de châssis/ treillis tubulaire habité d’une mécanique surpuissante et habillé d’une tenue composite. Ce Raptor SVT jouera l’épreuve en catégorie “Open“ (autrement dit “inclassable“, comme peut l’être le Hummer de Robby) de par ses mensurations d’origines US hors normes dans nos contrées. Mais, et c’est bien là le défi que ce lance notre équipage, il restera au plus proche possible de l’origine, l’imposant de fait comme un “super T2“. S’attaquer au Dakar avec ce monstre d’un peu plus de 5,60 m, pesant d’origine (et à vide) 2 500 kg, c’est certainement le meilleur moyen de prouver aux quelques millions de spectateurs Sud-Américains sur le bord des pistes que Ford c’est du solide, même quand c’est (presque) stock.
Malgré, ce handicap de taille, Darrel et Sue pourront compter sur le 5,4 litres V8 essence Triton EFI qui procure d’entrée 320 ch (à 5200 tr/mn), un atout puissance qui reste d’origine. Question couple, les 530 Nm suffiront t’ils dans le sable du Chili ? Réponse dans quelques Mois, juste le temps nécessaire pour préparer le Pick up.
Afin de répondre au règlement du Dakar, notre Raptor passe tout d’abord entre les mains expertes des professeurs de la Fabschool (école de soudure renommée), en Californie. Deux sièges baquet Cobra installés, dépourvu de sa banquette arrière, mais armé de son nouvel arceau multipoints typé Nascar avec ses inhabituelles barres en travers du pare-brise, il file ensuite se faire greffer des suspensions à la hauteur de la tâche qui l’attend.
À ce niveau, si le SVT est déjà bien loti à sa sortie d’usine avec 4 robustes amortisseurs Fox Racing à bonbonnes séparées et des triangles inférieurs robustes, Darrel confit le Raptor à Deaver Suspensions, l’un de ses préparateurs favoris. Celui-ci préfère pour sa part les combinés King Shocks (ici des modèles diamètre 3 inch), qu’il couple à des ressorts plus durs à l’avant, non sans oublier de renforcer les ancrages supérieurs.
À l’arrière, une paire d’amortisseurs King Shocks simple tempéreront les réactions de nouvelles lames de ressorts paraboliques offrant plus de débattement.
Voilà notre Yankee paré pour la piste, il ne lui manque plus que de quoi étancher sa soif. Là, pas question de lésiner, aux 28 Gallons US (105 litres) d’origine s’ajoutent les 85 Gallons (321 litres) d’un réservoir homologué placé derrière la cabine bien au centre du Pick up. De quoi disposer d’une autonomie suffisante pour les spéciales du Dakar majoritairement assez courtes aujourd’hui.
La chausse pneumatique viendra du partenaire Général Tire avec des Grabber en 35/ 12.5 R 17 (315/ 70 R 17 d’origine) équipés de beadlock Walker Evans, sur les belles jantes alliage de diamètres similaires.
Face aux 100 000 Dollars dépensés (50 000 pour le Raptor, 30 000 de pièces et 20 000 de main d’œuvre), budget limité oblige, les essais se limiteront à quelques jours dans le désert.
Au départ de ce Dakar, pas d’illusions. Inutile de rêver, le combat en tête sera bien (et fut) réservé au ténors. Le défi est ailleurs, aller au bout de cette épreuve complètement folle qui connaît une renommée croissante aux États-Unis avec l’un de piliers “presque “ stock de l’industrie automobile.
Pas vraiment à l’aise sur les premières étapes aux pistes sinueuses rendues piégeuses par des trombes d’eau, notre équipage choisit la prudence et si cela se paye cash en 126e position (sur 146) au classement général, la stratégie s’avère payante avec le temps. Comme ils l’avaient constaté sur leurs Dakar précédents, la guerre d’usure avait bien commencé. Au fur et à mesure des spéciales de cette édition, les abandons se font de plus en plus nombreux pour atteindre un sommet lors des terribles étapes dans le désert de l’Atacama au Chili. Sue et Darren qui se partagent le volant depuis le début font partie de ceux qui y ont vécu l’enfer par cette nuit sans lune, à la recherche d’un CP dans ces dunes où c’est bien l’apocalypse… Autos et camions sur le toit, ensablés, les moteurs hurlants partout, il a fallu qu’on dorme un peu face à l’épuisement. Au réveil c’était toujours l’enfer…Se souvient Darren, ajoutant…Si le lourd Raptor n’est pas à l’aise sur ce terrain, on s’en est sorti en dégonflant à la limite, les transmissions bloquées on est passé pieds dedans. Par où ? Impossible de le dire…le HDC (Hill Descent Control) fut très utile lors des descentes de dunes sans fin dans le noir…
Le manque d’essais avant la course et notre petit budget ne représentent rien lorsque on y met tout son cœur et que le défi, avant d’être sportif, est une histoire humaine…Écrira plus tard Sue.
Peut-être est-ce là le secret du rallye raid ? En tout cas, ça marche, puisque arrivé à la journée de repos (Arica), notre Raptor se classe 65e au général malgré une belle intervention mécanique sur l’un des ancrages de suspensions arrière qui a lâché.
À mi- rallye, la petite équipe du Ford n’a plus qu’une idée en tête ; Rallier Buenos Aires. L’abandon de Robby Gordon, le rôle de porteur d’eau échu à Miller après sa sortie de route avec le VW Touareg fait déjà de l’aventure de… Sue Mead qui fête ses 60 printemps sur le Dakar à bord d’un F 150… la star des infos sportives aux Etats-Unis. Plus le choix, il faut tenir, finir la boucle. Et ça va marcher jusqu’au bout de la piste. Le Raptor fait son show déchaînant la passion chez les spectateurs, s’offrant même à Copiapo une belle 33e place au général avant de connaître quelques problèmes de direction. Mais, Sue et Darrel tiendront, ils se sortiront indemnes des deux terribles étapes menant de Copiapo à San Juan à travers les Andes, les dunes, les Rios et la boue par une chaleur accablante. Le Raptor a fait ses preuves, ce Ford c’est vraiment du costaud ! Une victoire en “Open“ classe pour 60 bougies et une 40e place au général.
Arrivé à Buenos Aires après son passage sur le podium, le Raptor SVT ne reprendra pas la direction de la Californie, mais il embarquera comme tous les véhicules Européens en direction du Havre. Oui, Darrel s’engage sur le Silk Way rally là-bas, loin vers l’Est cette fois. Ce fut l’occasion pour nous de faire quelques tours de piste aux commandes de cette version Dakar du mythe américain.
Si lors de notre essai précédent, le Raptor SVT stock avait réellement créé l’écart face au Dodge RAM en off road, nous ne sommes pas déçus de ce petit détour par la France. En effet, les qualités de pistard perçues sur le modèle d’origine sont ici décuplées. S’il n’est évidemment pas l’engin affûté idéal pour mettre dix minutes dans la vue d’un Nasser Al Attiyah en spéciale, le plaisir d’avaler bosses et pistes à vive allure sans avoir à rattraper quelques dérives que ce soit assis confortablement dans ce qui semble être un char d’assaut, n’a pas d’égal. Les sensations sont complètement décalées par rapports à la brutalité de certaines autos de rallye raid. On est loin du moteur essence vif mais pointu où du diesel turbo qu’il faut maîtriser sans cesse pour rester sur le bon régime. On est à des années-lumière l’habitacle étriqué, de la brutalité d’une boîte séquentielle et de suspensions fermes. Nous sommes à bord d’un Raptor V8 aux 320 ch veloutés, bien présents et volontaires sous le pied, boîte automatique 6 rapports à main droite et quelques 300 mm de débattement nous isolent de la dure réalité du terrain. Une perception bien différente des trajectoires en découle, serein on se joue alors du poids de cet animal en s’adonnant aux bonheurs de la glisse en virage. Un 1/4 de tour sur un bouton et l’effet deux roues motrices accentue cette tendance naturelle, c’est moins efficace question chrono, certes, mais tellement plus amusant. C’est l’Amérique !
Pour ceux qui douteraient encore du bien-fondé de ce genre de monstre sur un rallye raid, sachez qu’il fait partie des 55 autos sur 146 qui ont terminé ce Dakar, c’est déjà suffisant pour imposer le respect.
Le Ford F 150 base de ce Raptor ne fait pas rêver que les 528 349 Américains qui s’en sont offert un cette année là.
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