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Les passionnés de la marque auront certainement tout de suite un coup au cœur découvrant la photo de ce Toyota. Celui que l’on voudrait à noël au pied du sapin... Dans le jardin. La carrure de ce HZJ 71 Isländer en impose, c’est le moins que l’on puisse dire, du haut de ses 2,25 mètres et fort de 2 tonnes à vide. D’origine, il fait partie des durs à cuire de la marque Japonaise, les « Heavy duty » de la série 7 dont la seule concession au progrès depuis 1985 fut d’abandonner les lames de ressorts avant au profit de ressorts hélicoïdaux à partir de l’année modèle 2000. C’est tout.
Le moteur ne change pas, le HZ1, finalisé au cours des années, le légendaire 6 cylindres en ligne 4,2L (4164 cc) 12 soupapes, à arbre à cames en tête, fort de ses 131 Ch. à 3800 Tr/mn vous autorise toujours un confortable 160 Km/h à pleine charge (sur circuit bien sûr). Pourquoi modifier ce fabuleux moteur qui à l’heure de l’électronique tout azimut, semble demeurer « l’étoile du nord » des baroudeurs du monde entier.
Le look du HZJ reste fidèle à la tradition des BJ, comme tous les séries 7, il est anguleux, un peu hors du temps comme ses adversaires de toujours, Jeep Wrangler et autres Land rover. Une recette traditionnelle, un best seller mondial, qui ne fut jamais importé en châssis court (71) chez nous pour des questions de marketing automobile.
Quelques préparateurs en Europe importent actuellement ce type de Toyota et quelques chanceux arrivent à rouler avec à la faveur de « réceptions à titres isolés » longues et pointilleuses dignes de la réputation de nos administrations. En Allemagne, Mr Seifert concessionnaire Toyota à Limburg dans la région de la Hesse en fait partie. Mordu de raid en Icelande, il découvre les préparations spécifiques des 4x4 de cette île. Il comprend vite l’intérêt de ces modifications hors normes et décide de préparer les 4x4 de ses clients qu’il guide régulièrement plusieurs fois par an en direction de Reykjavík.
Les Toyota Isländer de Herr Seifert n’ont rien à envier aux 4x4 des insulaires Icelandais pourtant réputés extrêmes. Le HZJ 71 devant nous semble sortir de l’usine tant la finition extérieure est soignée. Les bas de caisse/marche pieds, les élargisseurs d’ailes sur-mesure couleur carrosserie sont si bien adaptés qu’un œil inexpérimenté se laisserait tromper. Seul la monte de pneus en 37x13.5 R16 Maxxis Mudzilla LT (excusez du peu !) montée sur des jantes 10x16 Delta 4x4 interpellera le néophyte avec un bon mètre de diamètre (selon la pression). Notons au passage que l’on peut pousser jusqu’aux 44 pouces !
Il en est de même pour l’intérieur, si l’on fait abstraction de la hauteur du marche pieds lorsque l’on « monte » à bord, on se retrouve dans un Toy. Pas de doute rien n’a changé depuis 1985. Ça reste gris, utilitaire, inusable et tout est pensé pour aller bosser loin des villes sans souci pour la moquette, il n’y en a pas. Lorsque l’on tourne la clé de contact, c’est une impression connue, le 6 cylindres en ligne est silencieux, c’est celui des châssis moyens et longs de Toyota (les 73,74, 75, 78, 79), mais lorsque l’on passe la première et les rapports suivant, la sensation devient plus rare, il y a du turbo là-dessous, comme avec le moteur 1 HDT (le 6 cylindres, mais, avec turbo) monté sur les HDJ 80 et 100. Ce HDJ 71 Isländer est équipé d’un turbo Goma à échangeur air/eau qui procure au 1 HZ quelques 55 Ch supplémentaires qu’il supporte sans contrainte mécanique excessive. Fort de ses 175 Ch on en oublie le régime « Sumo » qu’a subit notre jeune Toy du haut de ses 540 Km au compteur.
La monte des énormes pneus destinés à repartir le poids du 4x4 sur une plus grande surface au sol afin de mieux passer dans la neige est possible grâce à un travail non moins énorme sous la voiture. Tout a été démonté, ponts, suspensions, tirants de ponts, les supports (découpés) arbres de transmission, boîte de transfert, direction, silent blocs, ailes… Toute la préparation aura un seul but, permettre à ce Toy d’être aussi efficace et facile à piloter qu’avant, face à des éléments naturels bien différents de ceux rencontrés en Europe.
Le rapport final de boîte de transfert devient plus court, 4,88 : 1 et une compensation est faite pour afficher la vitesse réelle au compteur.
Les arbres de transmission plus longs sont équipés de doubles croisillons.
Les axes de supports de tirants de pont avant sont découpés et replacés 250 mm ( !) plus bas à l’aide de grosses pattes en acier.
Les silents blocs de butée de pont avant sont « descendus » sur des calles de 100mm.
Les tirants de ponts d’origine remplacés par des modèles « courbés ».
La barre Panhard et la barre de direction sont rallongées et renforcées.
La barre anti-roulis avant est fixée plus bas à des biellettes montées sur rotules.
Les passages de roues sont libérés de toutes protections pour gagner de l’espace pour donner une « liberté » maximum aux pneus. Des élargisseurs d’ailes sur-mesure sont installés.
Les ressorts avant d’origine reçoivent des cales « alu » de 100mm.
Les amortisseurs sont des modèles +30 mm Old man emu.
Les lames arrière (à 8 éléments) sont passées au dessus des ponts, « Sping over conversion ».
Les jumelles de lames de ressorts changées, sont montées avec des graisseurs.
Le pont arrière plus incliné a subi toutes les modifications afin que chaque élément qu’il supporte, retrouve sa position d’origine malgré une rotation de quelques degrés (patte du compensateur de freinage par exemple).
Tout les silents blocs sont en polyuréthane.
Les moyeux des roues reçoivent des élargisseurs de voie de 30mm.
Les mensurations du Sumo parlent d’elles mêmes. 310 mm sous les nez de ponts, une hauteur de 2250 mm, une largeur de 1960 mm hors rétroviseurs et un bas de caisse à 680 mm du sol !
La neige n’était pas au rendez-vous. Mais à conduire ce Toyota, le plaisir, lui, était là. Tout en souplesse, il passe partout, montées, descentes, croisements de ponts sur un filet de gaz s’enchaînent façon « big foot ». Le devers sera à pratiquer avec prudence… 2,25 mètres de hauteur oblige ! La boîte tire effectivement court, on ne s’en rend étrangement compte que lorsque l’on ouvre la fenêtre. Oui, il faut ça pour réaliser que l’on est un peu haut dans les tours. Le 4,2L moteur Toyota est un grand silencieux et semble accepter les hauts régimes sans broncher. Il manque presque un compte tours pour utiliser ce moteur de façon optimale. Le turbo se fait très discret, pas de déclenchement soudain et désagréable. Très linéaire, le moteur fait véritablement oublier cette monte de pneus qu’il faut pourtant bien entraîner. Sur piste le confort est sans comparaison possible. On est sur un nuage.
Pour un châssis court, habituellement très « joueur » du train arrière dés les premières irrégularités, cet Isländer à de quoi dédaigner ses congénères, il est « royal » Jusqu’au premier virage… Il y a toujours un « Mais » lorsque tout est trop beau…Le « Mais », vient ici d’une certaine prudence qu’il faut avoir lorsque le chemin en sous-bois la piste ou encore la route deviennent sinueux. Le train avant et ses pneus « basses pressions », plus destinés à fendre façon brise glace un mètre cinquante de neige qu’à affronter des ronds points qui poussent comme des champignons dans nos contrées, demandera toute votre attention. La tendance très impressionnante au survirage du dit train avant aura tôt fait de calmer tous essais chronométrés entre copains.
Ce Sumo a sa fierté, il a suivi son traitement Isländer, il est fait exclusivement pour ça. Il tolérera de s’abaisser à faire du franchissement, de la piste pour aller se « dérouiller » les articulations. Mais si votre GPS n’est pas pointé vers le Nord et ses glaciers, trouvez un autre compagnon de voyage à moins que vous n’ayez une autre technique… Tracez droit à tous les ronds points !
Une belle préparation sans aucun doute. Simplement, ce qui se fait de mieux pour les neiges profondes du grand nord si l’on n’a pas l’intention de passer au véhicule à chenilles. Le choix d’un châssis court pour « faire l’Iceland » n’est peut-être pas l’idéal quant à la capacité de chargement. On est plus habitué à voir des châssis longs partir pour ce genre d’expédition. Cependant, ce beau Japonais reste incontestablement une pièce rare qui n’a qu’un défaut, il aime tracer droit au GPS pour être au rendez-vous des aurores boréales… Un défaut ?
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