Sous le plus grand chapiteau du monde

Des Land sur le Dakar Classic 2022 !

Les légendes ne meurent jamais... Le Paris-Dakar fait partie de ces épreuves sportives qui ont marqué l’histoire du motorsport en s’imposant autant comme une aventure humaine. La sacro-sainte « Galère » est devenue la marque de fabrique de ces « Dakariens » qui osent aller défier le désert. Donné à maintes reprises comme mort, celui qui est devenu le « Dakar » tout court, fait toujours rêver plusieurs générations d’enfants...Devenus grands. Aujourd’hui, le Dakar joue les acrobates entre son avenir et son riche passé aux milles aventures ... Les Land Rover étaient de celles-ci hier comme aujourd’hui sur le Dakar Classic 2022 !

Si aujourd’hui la cote des sports mécaniques semble en berne car politiquement incorrectes face à cet avenir « vert » qu’on nous promets au quotidien, les chiffres des retombées médiatiques du Dakar démontrent le contraire. Ce ne sont pas moins de 3 000 heures de diffusion TV qui ont été vu via 70 chaines à travers le monde. C’est sans compter sur la fréquentation de réseaux sociaux où par exemple pratiquement 200 millions de vidéos ont été visionnées. Le Dakar connaît un intérêt revu à la hausse sans aucun doute, ne trouvant plus sur les chaines nationales Françaises la place qu’il mérite...

Écologiquement incompatible ? Rêve trop élitiste ? ... Un peu des deux certainement, mais la légende a la peau dure et si l’élite compte toujours sur les moteurs thermiques pour jouer la gagne, laissons le temps au Dakar d’emprunter la bonne piste. C’est d’ailleurs peut -être lui qui nous fera emprunter cette bonne piste, celle de notre mobilité du futur...

44^E Dakar - Prémices de l’avenir ?

Vous savez déjà tout sur le dernier Dakar en passionné que vous êtes. La 4^e victoire sur un Dakar de Nasser Al Attiyah à bord du Toyota Hilux GR passé au T1+, la seconde place magnifique de Sébastien Loeb avec Prodrive, les malheurs de Stéphane Peterhansel dès la première spéciale, ceux de Carlos Sainz perdu...Mais, derrière ce classement, l’avenir du Dakar pointe le bout de son nez ?

En effet, si la victoire d’Al Attiyah était annoncée (sauf erreur) et que la montée en puissance du team BRX était dans l’ordre des choses côté performances, la grande inconnue de l’équation 2022 était bien le comportement des nouvelles Audi qui effectuaient leur entrée en piste.

Pas gâtés par leur nom de baptême ces Audi RS Q E-Tron en imposent pourtant par leurs formes et mensurations dès qu’on en approche. Taillées comme des F1 du désert, elles surprennent émettant le son strident de vos modèles réduits radiocommandés...Électriques. Pourtant, c’est bien un moteur thermique qui trône sous cette carrosserie carbone. Il sert à alimenter des batteries fournissant de l’énergie à des transmissions électriques.

Si au classement général le résultat est mitigé avec une 12e place pour Carlos Sainz et un Peterhansel 59^e, dans l’univers des équipes importantes du Dakar, on s’inquiète. Il y a de quoi, car lorsque les Audi cassent pas et ne « jardinent » pas, elles sont mieux que dans le rythme...Elles laissent tout le monde sur place. La preuve ? Elles remportent tout de même 4 spéciales sur les 12 !

Cela inquiète, « ...car avec 200 kg de plus que le buggy de Loeb elles sont beaucoup plus rapides et si elles avaient été fiables, elles auraient gagné avec une heure d’avance... » Nous confiait David Richards le patron de Prodrive, concluant « ... La FIA devra s'attaquer à ce problème au risque de tuer le suspense l’an prochain... »

Dakar Classic - 2^e édition

Si nous avons vécu sur place avec intérêt ce combat des F1 du 44^e Dakar « Regular », vous vous doutez bien que par passion, c’est bien les aventures des quelques 142 équipages inscrits sur le Dakar « Classic » qui avait plus que motivé notre déplacement. Comme eux on en avait rêvé des années, nous allions enfin voir passer ces vieilles gloires des pistes africaines sur le Dakar.

Évidemment, ce n’est plus l’Afrique, mais le décor devient vite aussi magique... que piégeux, la tradition est respectée. Évidemment, ce n’est plus une course de vitesse, mais, de régularité et de navigation. Avec des moyennes imposées allant jusqu’à 95 km/h, le Dakar Classic ne fut pourtant pas une simple balade exotique.

Pour beaucoup, il a fallu casser sa tirelire pour être là « ...Mais, c’est le prix d’un rêve de gosse...Et puis marre de le voir à la télé à une heure du matin... Ici, on ne se couchera certainement plus tard, mais au moins on le vivra... ». Du côté des forces en présence, évidemment, ils sont nombreux à avoir fait le choix du fameux et robuste Toyota HDJ 80. Un bon choix certes, puisque c’est celui des Français Serge Mogno et Florent Druhon qui montera sur la plus haute marche du podium à Djeddah après cette boucle Saoudienne. Mais, les puristes n’auront d’yeux que pour les vraies stars de ce « Classic ». Et là qu’importe le classement.

 Oui, « Se tirer la bourre avec un Range Rover V8 quand on roule en Mercedes Koro...ça c’est le top ! », on vous laisse deviner qui a pu nous déclarer ça. En tant que reporter, après des années d’envie et des heures de route, c’est aussi faire un bon dans le temps en voyant passer par exemple Hervé Cotel à bord de ce buggy qu’il créa il y a des décennies pour le Paris – Dakar (respect Monsieur). Un vrai bonheur en apercevant la silhouette unique de l’incroyable camion Daf de Sieur De Rooy, que ce Hollandais avait équipé de 2 moteurs pour plus de motricité (2 boîtes de vitesses) ... et pourquoi pas 2 cabines.

On ne peut bien évidemment pas oublier nos Range Rover (vainqueur auto du 1^e Paris-Dakar) et Land Rover qui furent via Halt’Up ! les stars de l’épreuve durant quelques années. Hé bien ils sont là nos Range Rover Français, Espagnols, Italiens, Belges et l’on ne peut qu’avoir du respect pour ces autres fous furieux venus de l’Est de l’Europe et qui s’offrent le Dakar Classic à bord de Land Serie 2 et 3 ! Et ils iront au bout de cette aventure extraordinaire sur des milliers de kilomètres... Bien sûr, nos vieilles mécaniques terminent fatigués après bien des galères mécaniques face à ce terrain hostile. Mais, si la fatigue se lit sur les visages, ils y a aussi des sourires qui en disent long.…Les yeux humides...On l’a fait ce Dakar !

Quand en plus vous retrouvez de nombreux amis qui, passionnés de longue date, vivent comme vous ce rêve de Dakar, il ne vous reste qu’à apprécier l’instant dans les dunes, sur les pistes et dans ces camps de 20 hectares. Pas d’apéro dans ce pays sans alcool, mais la convivialité est bien là, à côté de légendes d’hier comme d’aujourd‘hui, Loeb, Peterhansel, Al Attiyah, Ickx... Sous le gigantesque chapiteau où sont servis plus de 9 000 repas par jours.

On réalise l’ampleur de ce Dakar et ses 3 500 acteurs qui se déplacent presque chaque jour. Nous sommes bien sous « Le plus grand chapiteau du monde » qu’une organisation rodée mène de mains de maitre.

Côté budget ?

Et oui, il faut bien en parler car vous êtes nombreux à nous poser la question. Parmis les équipages ayant participé cette année à cette 2^e édition, sachant que le tarif de l’inscription était de 15 000 €, la fourchette des budgets va d’environ 30 000 € (un équipage et sa voiture en autonomie complète) à 70 000 € pour un équipage louant une voiture « Classic » répondant au règlement, avec assistance.

A ce côté budget incontournable, il ne faut pas oublier qu’un Dakar c’est 3 semaines hors du monde et qu’il n’est pas toujours évident de s’absenter aussi longtemps. Un choix que vous seul pouvez faire... Vive l’aventure !