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Jeep Willys Overland “ One-Ton truck“ V8

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Le premier Pick up… Jeep

Présentée à la presse le 18 Juillet 1945, la Jeep CJ-2A annonçait le retour à la paix. Dans ce monde dévasté qu’il  allait falloir reconstruire, la descendance de la MB guerrière avait un rôle à jouer sur les chantiers, dans les fermes et sur les Highways de la société des loisirs naissante. De ce constat, débutera vraiment à Tolédo un an plus tard, l’ère des “Civilian Jeep“. Parmis les différentes carrosseries offertes à l’époque, le “One-Ton Truck“. Il fut certainement le père de cette culture du Pick up 4x4 qu’affectionnent tant nos cousins d’Amérique encore aujourd’hui. Ce modèle produit à un peu plus de 250 000 exemplaires, pourtant rare sur notre vieux continent, fut rapatrié chez nous. Motorisé par un V8 Ford, il fait partie des pièces de collection à ne pas manquer.

Et oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, les Pick up restent en tête des ventes d’automobiles aux Etats- unis. Un seul exemple suffit ; Le Ford F 150 occupe la première marche du podium depuis plus de 30 ans ! L’origine de ce succès réside dans les fondements d’un pays à forte population rurale. Il fallait compter sur l’industrie de guerre pour y trouver une clientèle fidèle. C’est ce qui arriva avec la première gamme civile développée à partir de la Jeep MB qui n’avait pas vraiment besoin de prouver son efficacité après des années de présence sur tous les fronts de la planète. C’est ainsi qu’après une sœur presque jumelle dénommée CJ-2A et parfois déjà badgée “AGRIJEEP“, l’usine de Toledo lance en 1946 la gamme Willys Wagon (7 places), qu’on retrouve déclinée en Woodie, Utility Sedan. Si de ce concept naissait un peu plus tard le très chic cabriolet Jeepster (1948), c’est bien notre version “One Ton Truck“ du jour proposant pour la première fois un modèle FWD (4x4), à partir de 1949 aux fermiers du Middlewest, qui fera la renommée de Willys Overland. En effet, du côté de Chevrolet et Ford, il faudra attendre respectivement 1957 et 1959 pour se voir offrir le choix entre 4x2 et 4x4. Cette suprématie vite acquise durera deux décennies, jusqu’à ce que le Vaillant Gladiator reprenne le flambeau.

Collector, mise à jour…

Avec ce fier étendard Jeep, c’est bien le grand retour de nos vieilles gloires que l’on fête. Si le lien filial entre une Wrangler JK à succès et ce fleuron est évident, la demande en ce qui concerne celles qui ont fait la légende, va-t-elle aussi croissante. Terminée aujourd’hui la collection uniquement composée de MB assortie d’une Jk au quotidien, la clientèle dingue de Jeep cherche de “l’ancienne“ comme on dit. Ce fait évident est-il une réaction au monde de l’auto aseptisée d’aujourd’hui ? à cette recherche du temps de vivre, qu’on prenait autrefois ? Peut-être est-ce simplement par passion…

En tout cas, c’est avec passion qu’on se jette ici à ausculter cette dernière trouvaille tout droit venue de Californie. Une provenance qui garantit des autos ayant peu souffert de la corrosion (climat dont on rêve tous cette année) et qui offrent parfois de bonnes surprises sous les capots. Un gros V8 Ford n’a rien de désagréable et surtout rien d’incongru sur une Américaine. 

C’est par là que débute la remise en état de cette Willys Overland. Le 302 (5,0L) passe entre les mains expertes de Cyrille, le maître de l’atelier. Le bloc V8 est entièrement refait à neuf et se voit greffer l’indispensable carburateur Edelbrook. Allumage, batterie, bougies, alternateur, tout est fait afin de profiter des 240 ch annoncés. Les transmissions passent ensuite sur l’établi pour une révision dans les règles. Alors que l’on réalise de nouvelles ridelles en chêne pour la benne, les suspensions passent aux lames de ressorts plus modernes. Chaussée de larges pneus BF Goodrich A/T montés sur de discrètes jantes acier, à nous les joies du Pick up cuvée 1953 !

Un Pick up survitaminé…

La clé de contact agit comme une baguette magique. Le V8 diffuse alors sa douce mélodie. Le refrain ? On le connaît par cœur. 240ch, avec un couple jouant le tempo réglé sur 420 n/m. Heureusement, car au départ la boîte de vitesse d’origine demande un peu de pratique. Mais, une fois atteint le 4e et dernier rapport, on peut presque l’oublier tant la souplesse du gros 5,0L accepte de repartir en bas dans les tours. La balade dans le temps peu commencer et l’on se délecte de ce volant grand diamètre d’une autre époque, ainsi que du moelleux de la banquette qui filtre parfaitement les irrégularités de l’asphalte.

Pas de compte- tours, mais ça ronronne vaillamment sous le long capot, on en est presque à se dire que ça mériterait une 5e ou un overdrive pour passer le cap des 100 km/h. Mais, avec un freinage resté d’origine, la prudence veut qu’on se contente de 4 rapports. C’est d’autant plus suffisant, qu’on se retrouve rapidement à quitter les routes fréquentées pour connaître les joies du tout terrain en Willys Overland. Là, c’est une autre histoire qui débute, celle que des milliers de fermiers Américains ont vécu durant deux décennies.

Sur piste forestière, notre One Ton avoue d’entrée de jeu qu’il est taillé pour les hommes. Équipé de ses nouvelles lames de ressort assez fermes, le confort à vide s’avère celui d’un vrai utilitaire. Le volant est notre seul point de maintien lorsque le relief se fait plus accidenté. La direction reste pourtant précise et malgré le côté agricole de notre Pick up, cela permet d’augmenter le rythme après avoir testé la bonne tenue de cap de notre châssis à l’empattement long (pour une Jeep). 60 ans de légende, ça ne s’invente pas, on fait ici l’expérience du collector rustique et survitaminé.  Une façon de conduire qui demande adaptation, certes, mais le plaisir Jeep est bien au bout de la ligne droite poussiéreuse !

Cette Willys Overland a trouvé preneur très rapidement. Cela prouve ici que ce genre de retour aux sources original est tout à fait abordable et d’actualité. Le nombre d’anciennes croisées sur nos petites départementales le week end en témoigne. Accepter quelques concessions à l’histoire Jeep en incluant le plaisir du V8, 4 lames de ressorts et des pneus de dimensions respectables n’a rien d’une hérésie. La Jeep est née guerrière, elle fut ensuite utilitaire et loisirs. Pourquoi l’avenir ne serait-il pas placé sous le signe du Collector tendance Muscle car ?

 

 

 

Publié dans: Essais 4x4 et SUV

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